FÉDÉRATION INTERNATIONALE DE GYMNASTIQUE
La lettre du Président
No 60
Par le Prof. Bruno Grandi, Président de la FIG avril 2012
Chers Amis,
Cette année, plus que jamais, il sera question d'Olympisme, de fair-play. D'éthique.
A ce propos, il n'est pas inutile de rappeler à celles et ceux qui l'ignorent encore, qu'Olympisme,
fair-play et éthique sont les ingrédients qui donnent au sport toute sa saveur. Comme les épices
dans un plat mijoté!
Mais au fait, comment se forme et s'exprime cette éthique?
Après avoir traversé une longue période pendant laquelle le sport était au service d'une politique et
de son idéologie, il est difficile de restaurer une conduite éthiquement soutenable parmi les
composantes du mouvement sportif, lesquels souvent interfèrent entre eux et qui mettent en
présence des athlètes, des juges, des dirigeants.
Force est de constater qu'aujourd'hui, l'argent et le pouvoir économique ont remplacé les
idéologies du passé qui conduisent aux mêmes erreurs et provoquent les mêmes dégâts. Car le
problème majeur pour nous, dans un sport où des hommes et des femmes sont appelés à juger,
c'est celui de l'éthique. Et je veux parler, pour ce qui nous concerne, d'une éthique active et
passive qui touche:
La personne;
L'environnement;
L'organisation.
La personne exprime son éthique par son comportement personnel, le respect des règles (mêmes
si ses intérêts personnels sont en jeu), un sens de la modération, de la mesure, la recherche d'un
équilibre, d'une pondération entre des critères d'évaluation.
Celui ou celle qui juge doit réaliser que son acte est porteur de justice et que cette justice ne peut
s'exprimer que si elle repose sur des compétences et un sens des responsabilités qui sont liées à
cette fonction délicate. Faire sciemment des erreurs, c'est admettre commettre le dommage le plus
grave à l'endroit des athlètes, au sport. C'est mettre sérieusement en danger la crédibilité du sport.
L'environnement. Cet élément concerne le contexte dans lequel est enseigné le sport. Cela
implique le milieu familial, l'école, le club sportif. Pour ce qui relève de notre responsabilité, il s'agit
du cadre dans lequel la formation est enseignée.
Faire preuve d'éthique ne signifie pas renoncer à la contribution spécifique d'un entraîneur, aux
recettes permettant de triompher de l'adversaire. L'éthique n'exclut pas la stratégie, la tactique.
L'éthique exclut en revanche la tromperie, le coup bas, les trucages. Cette perception de l'éthique
devrait être omniprésente dans les clubs sportifs.
Les institutions. Cette troisième notion concerne la manière dont devrait s'articuler les institutions
sportives autour des principes de légalité, démocratie et de transparence. Les institutions
nationales et internationales se réclamant de ces principes, devraient être en mesure de donner
les instruments nécessaires et le cadre légale pour atteindre cette éthique recherchée.
Ce projet consistant à atteindre la conscience de l'éthique dans le sport passe par des étapes
successives. Mais mieux que tout, un exemple, un modèle, une attitude vaut mieux que tous les
discours trop souvent inutiles.
Le sport est né d'un acte de civilité et doit rester comme tel.
Avec mes compliments.
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