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FÉDÉRATION INTERNATIONALE DE GYMNASTIQUE
La lettre du Président
No 47
Par le Prof. Bruno Grandi, Président de la FIG ­ mars 2011

La Coupe du Monde !

Combien de fois avons-nous annoncé la création d'une coupe du monde de gymnastique?
Combien de fois avons- nous corrigé, supprimé, élargi, réduit la formule ? Trop de fois à mes yeux,
pour que les médias, le public et les gymnastes eux-mêmes y accordent un réel crédit. Depuis la
première édition en 1975 à Londres (GBR), nous avons manqué de consistance souvent,
d'obstination parfois.
Pourtant la demande, la nécessité d'inscrire une formule de ce type de compétitions à notre
calendrier existent bel et bien. En effet, le marché, les annonceurs, les organisateurs, les médias
et les gymnastes sont demandeurs et appellent de leurs voeux la mise sur pied d'une Coupe du
Monde de gymnastique de haut niveau. Et cela est valable pour les 6 disciplines de compétition de
notre sport. C'est dans cet esprit que plusieurs fois en 2010, nos autorités ont travaillé sur la
création d'un concept susceptible de répondre aux attentes du marché.
Chaque année pour les disciplines olympiques, ou tous les deux ans, un championnat du monde
FIG retient, à des degrés divers, l'attention des médias et du public, pendant quelques jours
seulement. Puis le label FIG s'efface pour ne réapparaître que l'année suivante. C'est insuffisant.
Et pour les organisateurs des tournois les plus prestigieux, c'est surtout une occasion manquée de
bénéficier d'une ristourne sur l'investissement consenti par la FIG dans son label, sa notoriété, son
prestige et le rayonnement qui l'entoure. Le potentiel capitalisé avant, pendant et après un mondial
doit perdurer, rebondir dans les tournois les plus prestigieux de la planète.
C'est la vocation du principe de la Coupe du Monde FIG que d'entretenir cette flamme, de
rappeler ponctuellement que la gymnastique existe, qu'elle se développe, qu'elle joue un
rôle actif dans le paysage sportif international quotidien et pas seulement tous les quatre
ans, lors des Jeux Olympiques.
Qualité !
Pour que cela fonctionne, il faut se souvenir de principes simples, ceux qui font les meilleures
recettes. La gymnastique, même si cela peut heurter certaines sensibilités, est un spectacle et
comme tous les spectacles du monde,
elle a besoin d'une bonne histoire, d'acteurs pour la
raconter, d'une scène pour la présenter et d'un public pour la regarder. Le maître- mot pour
que cette chimie fonctionne, c'est la qualité.
L'histoire: elle est celle inscrite dans notre Règlement Technique et nos Codes de Pointage. Si
des progrès ont été réalisés dans la simplification de nos textes, il reste encore beaucoup de
travail à faire pour que le public reste dans la salle jusqu'à la fin du spectacle.
Les acteurs: si je suis fier de nos gymnastes, je suis en revanche plus critique sur certaines
méthodes d'enseignement, d'entraînement. Depuis toujours, je me bats pour la santé de nos
athlètes, contre la précocité, contre les surcharges d'entraînement, pour la formation des
préparateurs. Grâce aux Académies, nos sommes sur le bon chemin.
La scène: je rends hommage aux organisateurs des tournois internationaux les plus prestigieux,
ceux qui ont forgé leur réputation aux cours du temps. Grâce à eux, nous avons l'infrastructure
permettant à nos gymnastes d'évoluer au grand jour et dans les meilleures conditions possibles.
Les organisateurs doivent aussi retirer les fruits de leurs efforts et investissements. Sans comités
d'organisations, pas d'événements.
Le public: sans lui, le plus beau chef-d'oeuvre reste confiner dans l'anonymat. Nous avons besoin
des médias de masse, de spectateurs. Ils seront présents si la qualité, l'originalité, le spectacle
sont au rendez-vous.
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